La comédie musicale Aïcha a été jouée pour la première fois les 20 et 21 août à la grande salle du Pré-aux-Moines, théâtre de Cossonay. Créé par Anne-France et Pierre Muller avec leur fille Marylène (texte et musique), Caroline Martinet (danse) et Siméon Freymond (arrangements musicaux), ce spectacle d’une heure et demie rassemble une vingtaine d'artistes.
Le spectacle démarre avec une chorégraphie rappelant le Proche-Orient. Un bombardement vient l’interrompre. Il jette une jeune Syrienne, Aïcha, et son grand-père sur la route de l’exil dans un pays d’Europe. Dès ce moment, d’autres difficultés attendent la jeune fille, notamment celles de son intégration dans une société qui ne sait pas toujours l’accueillir.
Un spectacle en phase avec l’actualité
Totalement en phase avec l'actualité, bien que composé il y a huit ans, avant la guerre qui a provoqué l’exode de tant de Syriens, le spectacle place les spectateurs devant la question de l’accueil des réfugiés. Il montre quelques difficultés de leur intégration. Il insiste en particulier sur l’existence de points de vue à la fois différents, contradictoires et pourtant respectables à ce sujet.
L’autre question évoquée est celle de la réconciliation. Celle qui doit rassembler des personnes séparées par les préjugés et l’incompréhension. Mais aussi celle qui, à un autre niveau, doit permettre aux humains d’être réconciliés avec Dieu. La comédie musicale ne propose pas un message aux conclusions verrouillées, mais plutôt des pistes à explorer.
Sur le plan artistique, le spectacle est construit autour de personnifications du mal et des offres de Dieu, ainsi que de danses qui expriment sentiments et combats intérieurs. Avec beaucoup de pertinences, il fait collaborer le texte, la musique et la danse dans le déroulement du scénario.