Crises climatique et énergétique : les chrétiens appelés à une réponse communautaire, et pas seulement individuelle

Crises climatique et énergétique : les chrétiens appelés à une réponse communautaire, et pas seulement individuelle
23 septembre 2022

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Le 15 septembre, deux Eglises évangéliques de Nyon ont invité Laurent Balsiger, député vaudois et directeur de la Société électrique des forces de l’Aubonne, pour une conférence intitulée « Crise énergétique, enjeux et solutions ».

Jeudi 15 septembre, la conférence  qui s’est tenue à Nyon dans les locaux de l’Eglise évangélique la Fraternelle (FREE) a attiré une cinquantaine de personnes. Elle a été visionnée plus du double de fois, à ce jour, sur Youtube.

Cette conférence était organisée conjointement par l’Eglise du Réveil de Nyon et par la Fraternelle. « Nous voulions thématiser ces questions que se posent l’Eglise comme la société, et bénéficier d’un regard chrétien sur le sujet », explicite le pasteur David Rossé, aux yeux duquel la crise énergétique va constituer un accélérateur dans la prise de conscience écologique des Eglises.

Pour aborder ce sujet d’actualité, les organisateurs ont sollicité Laurent Balsiger, député vaudois et directeur de la Société électrique des forces de l’Aubonne (SEFA). Ce chrétien engagé a également occupé le poste de directeur de l’énergie du canton de Vaud, de 2013 à 2018.

Après un survol historique consacré à l’utilisation de l’énergie, le spécialiste a dressé une liste des enjeux auxquels est confronté notre monde. « Notre génération doit faire sa révolution dans le domaine énergétique, poser des fondations pour les générations futures, revenir à du 100 % local et durable», affirme Laurent Balsiger. Et il s’emploie à cela avec la SEFA.

D’un point de vue chrétien, Laurent Balsiger rappelle qu’aimer Dieu et son prochain, c’est aussi penser aux conséquences de nos actions, à la façon dont nous consommons et gérons nos vies. Et de conclure que « les crises multiples et les changements sociétaux en cours sont une magnifique occasion, pour l’Eglise, d’être au service de la société, de rester ce phare et cette espérance, même si les temps sont plus compliqués. Au niveau technique, on a tout ce qu’il faut pour opérer le changement. Le voulons-nous? »

Retrouvez l’entier de la conférence sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=FZiFzQ9Ort8

Trois questions à Laurent Balsiger

Dès à présent, quelles mesures d'économie une Eglise peut-elle prendre ?

Une Eglise locale peut baisser la température de ses locaux et de l'eau chaude, ou mieux couper cette dernière. Elle peut aussi arrêter l'éclairage de nuit, tant intérieur qu'extérieur, et débrancher tous les équipements électroniques lorsqu'ils ne sont pas utilisés (sono, machines à café, etc.).

Les Eglises qui ont des moyens financiers peuvent faire installer des panneaux solaires ou une pompe à chaleur. Mais que peut mettre sur pied une petite Eglise disposant de peu de moyens ?

Elle peut sensibiliser ses membres à ces thèmes, en s'appuyant sur le mandat qui nous est donné de prendre soin les uns des autres et de la Création. Cela aura certainement un effet multiplicateur très important. Toutefois, l'exemplarité reste très importante et favorise cet effet d'entraînement.

L’Eglise peut encourager le covoiturage ou l'accès en transports publics, notamment en calant ses horaires sur ceux de ces derniers. Elle peut utiliser de la vaisselle réutilisable et privilégier une alimentation locale, de saison et totalement ou partiellement végétarienne. Par ailleurs, installer des panneaux solaires ou une pompe à chaleur est souvent une source d'économie à moyen terme, car cela permet des économies d'énergie – énergie qui sera très coûteuses ces prochaines années, qu’elle soit électrique ou fossile. Il existe des subventions qui couvrent une partie importante des coûts d'investissement, souvent plus de 20 %.

En tant que chrétien·ne, comment être « sel et lumière » en cette période de crise énergétique et climatique ?

Justement, en s'aimant et en prenant soin les uns les autres et de la Création. Et, plus généralement, en pratiquant le jeûne qui plaît à Dieu selon Esaïe 58 : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude. Renvoie libres les opprimés. Et que l'on rompe toute espèce de joug. Partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile. Si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable. Alors ta lumière poindra comme l'aurore, et ta guérison germera promptement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire de l'Eternel t'accompagnera.

 


L’exemple de la Fraternelle

Les responsables de l’Eglise évangélique « La Fraternelle » (FREE), à Nyon, ont entamé depuis quelques années une réflexion sur la responsabilité des chrétiens dans la manière de prendre soin de la Création. Cette thématique est notamment abordée dans le cadre de prédications. En 2017, à l’occasion de travaux de rénovations, des panneaux solaires ont été installés sur le toit de l’Eglise et les luminaires ont été changés, au profit de LEDs plus économes en énergie.

Actuellement, un petit groupe réfléchit à la possibilité de devenir une « Eco-Eglise ». Pour faire face à la pénurie énergétique qui s’annonce, un dialogue a été ouvert avec les responsables du bâtiment pour évaluer quelles économies sont possibles. Le projet est de diminuer un peu le chauffage et l’éclairage. Mais au niveau pratique, la réalisation de ces mesures est plus complexe qu’il n’y paraît, concède le pasteur David Rossé.