Marche pour la vie : le flop de la communication

Marche pour la vie : le flop de la communication
19 septembre 2016

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Entièrement confinée et contrôlée par un filtrage sévère, la Marche pour la vie n’a pas été une marche. Et surtout, elle a été complètement isolée du reste de la population. Quelques braillards déterminés ont ainsi réussi une manœuvre d’intimidation et de confiscation de parole très efficace.

Certes, on déplore que la police ait interdit tout défilé. Mais qu’aurions-nous dit si des familles et des personnes âgées avaient été victimes d’accrochages ? On peut également se demander si, à l’avenir, une ville laissera une autre Marche pour la vie défiler librement.

Une autre question tient au contenu de la communication d’une telle Marche pour la vie. En effet, par rapport à la question de l’avortement, deux légitimités s’affrontent. D’une part, la protection de l’enfant à naître doit être garantie. D’autre part, il est profondément injuste de traiter la question de l’avortement en contraignant les femmes à être d’éternelles victimes et d’éternelles coupables. Car, jusqu’à nouvel avis, il faut être deux pour concevoir un enfant !

Soyons clairs ! Malgré les quelques structures mises en place ici et là, une femme larguée par son copain, et qui désire garder l’enfant qu’elle porte, se prépare à affronter seule 20 ans de grosses difficultés. Du coup, n’aurions-nous pas avantage à aborder la question de l’avortement en tenant réellement compte des deux légitimités ? Sans faire l’autruche, comme nous l’avons toujours fait jusqu’ici ? Sans combattre une injustice en en tolérant une autre ?

Claude-Alain Baehler
Rédacteur responsable de Vivre

Lire le compte rendu de Claude-Alain Baehler : « Marche pour la vie à Berne : sous cloche ».