Le contenu du Manifeste bleu
Le Manifeste bleu a tout de la « carte de visite » que se donne le Rassemblement pour un renouveau réformé (R3). Ebauché par Shafique Keshavjee, ancien professeur à la Faculté de théologie protestante de Genève, il a été retravaillé par un groupe de rédaction composé d’Anne-Marie Fatzer, Hetty Overeem, Martin Hoegger et Gérard Pella.
Rassemblé autour de deux confessions de foi de l’Eglise ancienne
Sur 23 pages, ce document cite deux confessions de foi qui lui sont centrales : le Symbole des Apôtres et le Symbole de Nicée-Constantinople. Il en appelle à une confiance fondamentale dans le Dieu trinitaire, alors que les temps sont troublés pour les Eglises réformées de Suisse romande.
Dans la partie 2, le Manifeste bleu présente la vision de l’Eglise propre au R3. Cette vision s’articule autour de cinq dynamiques : la communion, la célébration, le service, la formation et le témoignage.
La troisième partie présente les fondements théologiques du mouvement. Après avoir exprimé sa reconnaissance pour la diversité des couleurs théologiques dans et hors l’Eglise réformée, le Manifeste bleu place au cœur de sa vie Jésus-Christ, mort et ressuscité. Il souhaite aussi rejeter la « fausse doctrine… selon laquelle l’Eglise aurait, en dehors de cet unique fondement, à reconnaître d’autres fondements de sa vie et de sa prédication… » Le manifeste considère ensuite la Bible comme autorité sur la vie des individus et des Eglises. Il invite à une lecture « méta-critique » de la Bible, « c’est-à-dire ‘critique’ de la critique ». Pour faire court, le R3 recherche une « lecture conciliaire de l’Ecriture qui soit fidèle à ce qui est sain(t) dans la tradition et attentive aux contextes actuels, qui prenne au sérieux tout le pouvoir de Dieu et tout le potentiel humain ».
En rupture avec les théologies « rationalistes »
Le Manifeste bleu souhaite ensuite une rupture avec les théologies qui s’inspirent du Siècle des lumières et l’acceptation confiante de l’auto-révélation de Dieu en Jésus-Christ et au travers de la Bible. Dans un paragraphe consacré au couple, à la famille et au célibat, le document réaffirme l’importance de la différenciation sexuelle et refuse la pratique des bénédictions de couples de même sexe. Il souhaite aussi résister à toute anthropologie qui minimiserait la différence Dieu-homme et renoncerait à tout propos sur la réalité du péché.
La troisième partie du Manifeste bleu consacrée aux fondements théologiques se termine par le rappel que les chrétiens ont à être solidaires et critiques du monde, et à rechercher le bien commun. A propos du thème de l’espérance, le document rejette l’universalisme qui affirme : « Nous irons tous au paradis ».
Le sens à donner à « évangélique »
Dans une notice finale, le Manifeste bleu explique sa position par rapport au « concept ‘évangélique’ ». Au vu des débats que ce terme suscite et des difficultés pour certains de s’y associer, le Manifeste bleu se définit plutôt comme inscrit dans ce « grand courant d’orthodoxie généreuse et accueillante qui traverse toute l’Eglise de Jésus-Christ et toutes ses dénominations ». Cinq caractéristiques de l’identité évangélique sont toutefois mises en avant, entre autres : la centralité de la vie, de la mort et de la résurrection corporelle du Christ pour le salut de chacun, la primauté de la Bible comme Parole de Dieu, l’importance d’une relation personnelle avec le Christ, l’appel à témoigner de l’Evangile… (SC)
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