30 ans de Praz-Soleil : sur les traces de l’avenir !

30 ans de Praz-Soleil : sur les traces de l’avenir !
9 octobre 2014

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Le samedi 4 octobre, la Fondation Praz-Soleil, l’une des actions sociales de la FREE, fêtait ses 30 ans à Château-d’Oex. Paul Dubuis était de la fête. Voici son compte rendu d’inconditionnel du Pays-d’Enhaut… et de Praz-Soleil !

Ce dernier samedi à Château-d’Oex, il fait soleil sur la maison de Praz-Soleil qui fête ses 30 ans… Philippe Randin, vice-président de la Fondation, accueille avec un large sourire : à la grande salle de Rougemont d’abord, puis, dès midi sous une grande tente dressée sur le terrain de Praz-Soleil. Gérant la partie officielle, le député offre la parole aux nombreux orateurs de la matinée. Osons avouer qu’en de semblables circonstances, un moment de distraction, un coup d’œil sur son agenda ou… sur sa montre, voire un imperceptible « clopet » permet à certains auditeurs de tenir jusqu’à l’apéro ! Or rien de cela n’a dû se produire parmi les 250 à 300 participants. Il faut dire que les interventions furent à la fois marquées par moult traits d’humour et par les accents d’une forte conviction.

« Du beau linge »

Qu’en est-il donc de ces officiels ? « Du beau linge », souligneraient certains qui aiment les jolies expressions ! Admettons qu’ils n’aient pas tort, mais…? Mais, à la suite de leurs devanciers, ils sont des hommes et des femmes n’ayant pas peur de « mouiller leurs maillots ». Ils vont faire mémoire de tous ceux et celles qui prièrent et s’activèrent pour que surgisse, en 1984, notre maison de Praz-Soleil. Redonnant ainsi un nouveau souffle à l’ancien hôpital du Pays-d’Enhaut…

Aujourd’hui, visionnaires encore, les orateurs rappellent comment cette entreprise un peu folle a été portée, à bouts de bras et la main au portefeuille, par des gens d’ici et d’ailleurs… « La première estimation globale, portant sur l’achat et la remise en état du bâtiment, s’élevait à 1,3 million, rappelle André Marmillod, le président des 336 Amis de Praz-Soleil(1). La transaction une fois réalisée, il s’avéra que le nécessaire lifting de l’emblème phare de notre action sociale coûterait… 3, 5 millions ! » Qui furent trouvés, une magnifique générosité y ayant pourvu.

30 ans et bien intégrée

Cela fait 30 ans que tout a commencé. Cela fait surtout un nombre incalculable d’heures de bénévolat, de soutien, de soins, de dons réguliers et de largesses providentielles, de joie, de peine, d’espoir et d’espérance retrouvée… A la suite du premier président de la Fondation, Jean Gerber, cinq autres ont maintenu la vision et le cap. Et combien encore d’employés zélés ? Combien de croyants acquis provenant d’une cinquantaine de communautés affiliées à la Fédération romande d’Eglises évangéliques, la FREE. « En 30 ans, Praz-Soleil s’est pleinement intégré dans la vallée, complète Jean-François Cardis, directeur ad intérim des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois et président de la Fondation. Notre maison compte de même beaucoup d’amis parmi la population du Pays-d’Enhaut.  Et j’ose prétendre qu’elle s’y sent bien ! »

Dans son allocution  le syndic de Château-d’Oex, Charles-André Ramseyer, n’est pas en reste : « Une douzaine de fois par an, lâche-t-il, j’ai la grande satisfaction de rendre visite aux nonagénaires de la commune. Ainsi j’arrive avec fleurs et tourte moka – c’est la tradition ! – à Praz-Soleil, là où je suis chaleureusement accueilli par le directeur Mathias Link. Instants privilégiés où l’on entend souvent des messages de reconnaissance pour l’ambiance offerte ici, pour la gentillesse du personnel et la satisfaction de vivre une retraite entourée de respect. »

Sur les traces de l’avenir !

Dans ce contexte, qu’est-ce qui se dessine ? La Fondation Praz-Soleil fait face à toutes sortes de défis. Les projets sont impressionnants : constitution d’un Pôle Santé à Château-d’Oex, construction d’un nouveau bâtiment pour l’EMS, développement de la fondation, consolidation de l’activité de la maison Béthel à Blonay ! « On se trouve devant un même dilemme que celui posé aux paysans qui perçoivent les payements directs ! commente Jean-Luc Chollet, agriculteur et député au Grand Conseil vaudois. En participant au Pôle Santé – supervisé par l’Etat –, nous risquons de perdre en autonomie ce que nous gagnerons en sécurité ! Comment pourrons-nous conserver ce supplément d’âme qui permet de concilier notre foi au Christ ressuscité et notre intégration dans un système économique et social toujours plus contraignant ? »

… et vive la fête à Praz-Soleil !

Ce n’est pas là que réponses seront données. D’oratoire, la journée devient alors festive sous la grande tente montée pour l’occasion. A boire et à manger, il y en a pour tous les goûts. Aussi bien devant les trois menus à choix qu’à l’écoute des trois directeurs successifs : Olivier Cretegny, l’homme des débuts, Marie-Jeanne Gerber et Matthias Link.

L’ambiance est stimulée encore par les rythmes du groupe de Gospel Morning Fellows : on en redemande, comme des desserts. On est nombreux. Non pas solitaires dans la foule, mais solidaires d’une entreprise qui unit les gens de la plaine aux gens du Pays-d’Enhaut. On est bien, pas pressés. C’est qu’il y en a beaucoup de ceux qu’on n’a pas revus depuis la dernière kermesse annuelle de l’automne dernier. Et puis il y a les résidents de la maison : il ne manquerait plus qu’on les oublie et qu’on manque de faire un saut dans leur chambre ! A elles et à eux tous qui sont au cœur de notre motivation, à ceux qui viendront dans la suite des jours, nous souhaitons le meilleur : « Sur les traces de l’avenir »…selon le mot d’ordre de cette journée parfaitement réussie.

Paul Dubuis

Le site de la Fondation Praz-Soleil.

Commentaire:
Un fondement inaliénable

Dans le cadre de la mise en place du Pôle Santé du Pays-d’Enhaut, le « service de Jésus-Christ » devra encore être officiellement précisé et confirmé. A notre avis, dans une société de plus en plus laïque, le fondement spirituel de la maison ne pourra être maintenu à long terme qu’à une condition : la mise en place d’une sous-direction propre à Praz-Soleil. Il faudra qu’elle soit relativement autonome. Elle devra conserver l’entière compétence d’engager le personnel de son choix. Au bas de nos montagnes, dans les lointains bureaux de l’administration cantonale centralisatrice, cette conviction n’est pas forcément ressentie comme une évidence… Pas encore !

Paul Dubuis