« Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras pas mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments. Mais moi, je vous dis de ne pas jurer : ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c’est son marchepied, ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui ; non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin. »
Matthieu 5.33-37
Quand j’étais enfant, mes parents m’ont appris à ne pas jurer. J’avais seulement le droit de « promettre » ! Ils se basaient sur cet enseignement de Mt 5.33-37 en toute bonne foi, mais sans doute, si Jésus était là, il mettrait dans le même panier ces discussions sur la différence entre « promettre » et « jurer », que les différences que mettaient les Juifs de son époque entre jurer par ceci ou par cela.
Car le but de Jésus n’est pas d’interdire le serment en lui-même – que Dieu (Gn 22.16) et Jésus (Mt 26.63-64) ont pratiqué – mais plutôt d’appeler ses disciples à avoir une parole vraie en toutes circonstances ! Que ce soit en famille, dans les affaires, à l’Eglise, en couple, avec Dieu, mon patron ou moi-même, Jésus désire que tout ce qui sort de ma bouche soit clair, vrai et simple, sans ambiguïté : « Car tout le reste vient du mal. »
Nos petits arrangements avec la vérité sont importants ! Les conventions sociales nous empêchent parfois d’être vrais en disant ce que nous avons réellement sur le cœur. Si quelqu’un nous blesse, nous ne disons rien et prenons un masque de « bon chrétien ». Lorsque c’est nous qui sommes coupables, la honte nous conduit à cacher la vérité plutôt qu’à reconnaître notre erreur. Tous ces petits arrangements avec la vérité ont des conséquences : gentiment mais sûrement, ils assèchent les sources profondes de l’amour et de la confiance, ils finissent par tuer la relation !
Dieu nous invite à être vrai, à parler vrai, même quand cela coûte, et toujours avec amour. Oui, la vérité peut blesser, surtout lorsqu’elle n’est pas accompagnée d’amour, mais la dissimulation et le mensonge empoisonnent !
Notre monde soupire après une parole vraie et fiable. Osons-là, cette parole qui porte la vie ! Soyons des modèles pour ceux qui nous entourent, non pas d’une parole gentille et lisse, mais d’une parole aimante et vraie !
David Richir
(inspiré par John W. Miller, Heureux ! Le Sermon sur la montagne pour aujourd’hui, Montbéliard, Saint-Prex, Dossiers de Christ Seul, Dossiers Vivre, 2015, 112 p.)
Eglise de l’Oasis, Morges (FREE)
S’il n’y a pas d’amour sans vérité, refusons aussi toute vérité sans amour. @DR