La Fédération évangélique vaudoise (FEV) fera signer à ses membres, entre le 13 et le 25 novembre, la déclaration liminaire en vue de la reconnaissance d’intérêt public des évangéliques vaudois. C’est ce qu’a décidé le comité de la FEV le 3 octobre dernier. Il s’agit ainsi pour cette fédération, qui regroupe 46 Eglises ainsi que l’Association vaudoise des postes de l’Armée du salut, de mener à bien une démarche qui a été remise à plus tard avant l’été. Pour le président de la FEV, le pasteur Olivier Cretegny, « il s’agit maintenant de terminer la démarche d’ici au 25 novembre ».
Un ajout qui fait problème
Le projet de « déclaration liminaire d’engagement » proposé aux évangéliques par l’Etat de Vaud a refroidi plusieurs Eglises dans leurs velléités à développer un partenariat avec l’Etat. La raison : l’ajout d’une clause prohibant la discrimination fondée « sur l’orientation sexuelle », alors que la déclaration liminaire proposée au premier groupe d’Eglises à solliciter ce partenariat – l’Eglise anglicane et l’Eglise catholique chrétienne –, ne contenait nullement cela. Plusieurs Eglises évangéliques craignent en effet de se voir imposer par l’Etat l’acceptation de membres ou de pasteurs « homosexuels pratiquants ». Pour Olivier Cretegny, ces craintes n’ont pas lieu d’être. « En effet, toute personne qui désire faire partie d’une association ne peut être acceptée que si elle satisfait aux exigences et buts de celle-ci. »
Dans sa lettre d’explication, le comité de la FEV estime que, lors d’une séance de clarification le 6 septembre, une douzaine d’Eglises membres ont manifesté leurs réserves par rapport à cette clause ajoutée de fait par la Commission consultative en matière religieuse de l'Etat de Vaud (CCMR). Pour Olivier Cretegny, il est important de ne pas s’arrêter avant d’avoir négocié et donc d’aller de l’avant. « Une Eglise qui ne signerait pas la déclaration liminaire devrait démissionner en accord avec les articles 5 et 6 des statuts de la FEV, ajoute-t-il. Celles qui n’auront pas signé seront toutefois recontactées par le comité pour discuter de l’avenir des relations communes. »
Une démarche entamée en 2007
Les évangéliques vaudois ont entamé en 2007 leurs démarches de reconnaissance auprès de l’Etat en signifiant leur intérêt pour la reconnaissance d’intérêt public prévue par la nouvelle Constitution de 2003. Ils ont dû changer la structure de leur association, un gros travail pour satisfaire aux exigences de la loi et du règlement d’application. Début 2017, ils ont fait part de leurs intentions. Suite au dépôt de leur demande, ils ont reçu de la Commission consultative une déclaration liminaire spécifique à signer. Cette déclaration a entraîné en juin dernier le report de la démarche, suite aux réserves exprimées par plusieurs Eglises membres. Dans l’intervalle, le comité de la FEV a rencontré la CCMR et se dit confiant que cette instance étatique respectera ses convictions théologiques et éthiques fondamentales.