Mission-Net 2011 : 2’500 jeunes appelés à un style de vie « missionnel »

mercredi 04 janvier 2012

Pendant les fêtes de fin d’année, 2'500 jeunes ont fait le déplacement à Erfurt, la ville natale du réformateur Martin Luther, afin de repenser la mission et l’Eglise.

« Inspirer la jeunesse européenne à vivre un style de vie missionnel », tel était l’objectif du congrès Mission-Net, qui a eu lieu du 28 décembre au 2 janvier. Plus de 2'500 jeunes se sont retrouvés dans le centre de congrès d’Erfurt en Allemagne, où plus de 40 pays étaient représentés. Jeunes et moins jeunes ont eu un programme bien chargé, entre les études bibliques, les partages en petits groupes, les séminaires et les rencontres plénières. Il y avait aussi un « village global », où des exposants ont eu l’opportunité de présenter leur organisation missionnaire.

Comme Jésus ; le relationnel par dessus tout !
« Je trouve formidable que tant de jeunes paient pour venir à une conférence sur la mission », s’est enthousiasmé Roger Sewell, traducteur dans le cadre du congrès et pasteur dans l’Eglise FREE de Meyrin. Le congrès a mis l'accent sur le fait qu’en tant que chrétiens, il importe d’être missionnaires. De ce fait, un style de vie « missionnel » est essentiel. La prédication de Klaus Engelmohr, un des fondateurs du « Projekt_X » (1), projet qui a repensé l’Eglise et qui prône l’intégration dans la société avant le vécu en Eglise (Belong before believe), a suscité de nombreuses réactions. Selon ce pasteur dont l’Eglise se rencontre dans un bar, « si l’on veut imiter Jésus, il faut s’incarner dans la société dans laquelle nous vivons ». Klaus Engelmohr a invité les participants à passer plus de temps avec leurs amis non chrétiens et à investir dans des amitiés durables. Sa déclaration : « Mon Eglise ne fait point d’évangélisation » a amené passablement de discussions dans les petits groupes de participants. Selon lui, « si Dieu avait voulu que l’on distribue des tracts pour évangéliser, il nous aurait envoyé une imprimerie et non un être humain ! » Le message était clair : pour vivre « missionnellement », il ne faut pas passer son temps dans son cercle chrétien, mais « investir » dans les personnes que Dieu place sur notre chemin et qui ne connaissent pas Jésus-Christ.

Daniel, précurseur d’un style de vie « missionnel »
Vivre « missionnellement » a aussi été développé en lien avec la vie du prophète Daniel. Dans un environnement païen, il n’hésita pas à résister aux coutumes locales pour défendre ses valeurs de foi. Comme l’ont souligné Ramez et Rebecca Atallah, responsables de la Société biblique d’Egypte, Daniel n’a fait aucun compromis. « Il faut avoir la créativité d’entrer et de sortir par la fenêtre, lorsque la porte est close », s’est exclamé Ramez Atallah. « Dans mon pays, lorsque l’on nous répond négativement, nous cherchons une autre solution pour atteindre notre but. » Ce couple égyptien a encouragé les participants à ne point se décourager, mais à persévérer en tant qu’ambassadeurs de Christ : le style de vie missionnel n’est pas un chemin facile, mais ce n’était pas non plus évident pour Jésus de mourir sur la croix !

La Suisse nourrit les affamés de Mission-Net !
Un repas de solidarité initié par « Micah Challenge » (StopPauvreté.2015) a constitué un autre temps fort du congrès. Les petits groupes, formés de participants de même nationalité et de même langue, ont dû partager une miche de pain et de l’eau selon la répartition des ressources alimentaires mondiales. Les 90% du repas était pour une personne du petit groupe, tandis que les 8% revenait à au moins deux personnes et les 2% restant, pour les quatre ou cinq autres personnes. Ce repas de solidarité a sensibilisé les participants d’une manière concrète au fait qu’un milliard de personnes vont se coucher, chaque soir, en ayant faim. Ce soir-là, de nombreux participants ont expérimenté la faim, les kiosques et tous les stands vendant de la nourriture étant fermés. Néanmoins, les stands des pays de la rue européenne ont apaisé la faim de certains ; le chocolat et le Rimuss du stand suisse ont été très appréciés et une foule plutôt dense entourait ce stand ce soir-là !

« On ne prie pas assez dans nos groupes de jeunes ! »
« Les études bibliques m’ont beaucoup parlé, et plus précisément la confiance totale de Daniel, ambassadeur de Dieu à Babylone », a souligné Cyril Müller de l’Eglise évangélique de la Rochette à Neuchâtel, l’un des 150 Romands à Mission-Net. « Daniel sait que son Dieu est avec lui et il ne doute pas » a-t-il ajouté. Comme bien d’autres jeunes, cet étudiant en mathématiques à l’Université de Neuchâtel a tendance à attendre un « énorme signe » pour prendre une décision importante. En approfondissant la foi de Daniel, Cyril a été vraiment encouragé à faire confiance à la conduite de Dieu dans son quotidien. Durant le congrès, l’accent mis sur l’importance de la prière, l’a aussi interpellé. « On ne prie pas assez dans nos groupes de jeunes », a lâché ce jeune de la Rochette, qui désire mettre sur pied prochainement un week-end de prière, 24 heures sur 24, dans le cadre de son groupe de jeunes.
Myriam Misson, de l’Eglise évangélique de la Colline à Crissier, a aussi été encouragée dans sa vie de prière. « Je prie pour la Suisse, a-t-elle expliqué, mais j’oublie de prier pour les autres pays. » A travers la dynamique du congrès, Myriam a trouvé une partenaire de prière, Céline de Belgique. Pendant les prochains 6 mois, elles prieront l’une pour l’autre, et pour chacun de leur pays.

Un congrès, reflet de l’unité du corps du Christ
« C'était magnifique et puissant de louer Dieu avec nos frères et soeurs de langues et de cultures différentes », a relevé pour sa part Lydie André, membre de l’Eglise FREE de Cologny à Genève. « Nous avons pu vivre l'unité du corps du Christ ! » Au final, les 2’500 participants sont repartis dans leur pays respectif avec l’envie de développer un style de vie « missionnel » et d’être des « Daniel » là où Dieu les a placés.

Antje Carrel
Erfurt

Note
1) Site web du « Projekt_X ».

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