Qu’est ce qui vous a poussée à publier un deuxième tome de vos « Joyeuses tribulations d’une sage-femme » ?
Même si les ingrédients sont toujours les mêmes : un père, une mère et un bébé, tel un kaléidoscope qu’on tourne, je ne rencontre jamais deux fois le même tableau. Et chaque fois c’est une autre expérience à découvrir et à accompagner. La diversité humaine est quelque chose de fascinant et après 25 années de pratique, je n’ai toujours pas fini de raconter… Une maman à qui j’ai récemment offert mon premier livre, m’a dit que de lire toutes ces histoires a été pour elle un bon exutoire en cette période de bouleversement du post-partum ! Elle a pu se reconnaître, rire et pleurer. Une autre a fait lire la chronique « Les cadeaux de naissance » à son mari oublieux, et le lendemain elle recevait un diamant! Ce deuxième livre s’inscrit dans cette même optique, celle de rassembler les femmes autour de ce vaste thème tout en leur permettant d’y puiser des idées et des conseils, surtout à l’ère de la désertion… des grands-mères !
En parcourant ce deuxième tome, on a l’impression que la touche chrétienne est moins présente ?
Le tome 1 a donné le ton ! J’ai remercié le Créateur au début du livre. Le deuxième s’inscrit dans la même ligne. Si on veut toucher un public large, les actes valent parfois mieux que les sermons !
Dans l’exercice de ma profession, je suis censée garder une certaine neutralité confessionnelle, donc j’essaie de mettre les principes bibliques en pratique. J’ai surtout à coeur le ministère de la réconciliation, puisque c’est ce que Jésus est venu faire sur la terre : nous réconcilier avec le Père. Il y a très souvent des conflits non résolus dans les familles, avec les mères, les belles-mères, et parfois même au sein du couple. Dans mes livres, je raconte pas mal d’histoires où j’ai joué le rôle de médiatrice improvisée, parce que je crois que l’arrivée d’un enfant est un moment propice pour se retrouver autour du berceau ! Et le mélange humour/compassion est un excellent outil pour défaire les « noeuds relationnels ».
Dans ce deuxième tome, vous ne parlez pas uniquement de votre quotidien de sage-femme, vous évoquez aussi votre fréquentation de sites de rencontre sur Internet…
A mon sens, c’est un bon moyen de chercher l’âme soeur puisque, comme dit l’adage : « Autres temps, autres moeurs » et qu’Internet est un outil de communication formidable. Souvenons nous qu’autrefois il fallait deux mois au Roi de France pour apprendre la mort de son homologue de Hollande, via une calèche! A l’époque où tout va vite, Internet nous fait gagner beaucoup de temps et du temps, hélas, on n’en a plus. Le temps des bals au village est bien révolu, donc il faut bien se rencontrer autrement. Beaucoup de mes patientes se sont rencontrées par ce biais…
Cependant, il faut utiliser le discernement que Dieu donne à chacun pour éprouver les échanges, ne pas être trop naïfs, car il y a des loups partout, et surtout il faut être patient, persévérer pour trouver… l’aiguille dans la botte de foin ! Ou la drachme perdue…
Propos recueillis par Serge Carrel
Lila Sonderman, Les joyeuses tribulations d’une sage-femme, Nouvelles histoires tirées de ma trousse, Tome 2, Lausanne, Favre, 2010, 136 p.
