Décès de Loren Cunningham : «Sa foi avait autant une dimension apostolique que prophétique»

Loren Cunningham, fondateur de JEM
Loren Cunningham, fondateur de JEM (Jeunesse en Mission) icon-info
lundi 09 octobre 2023

Le fondateur de Jeunesse en Mission s’est éteint à l’âge de 88 ans. Loren Cunningham a rejoint sa patrie céleste, après avoir voyagé dans tous les pays du monde pour partager l’amour de Dieu et encourager la formation de disciples. Le mouvement missionnaire qu’il a lancé compte aujourd'hui des centres dans 90% des pays du monde. Son dernier souhait? Que tous les peuples et ethnies aient accès à la Bible dans leur langue.

Le 6 octobre, Loren Cunningham est décédé dans son sommeil, dans sa maison de Kona (Hawaï). Atteint d’un cancer, le missionnaire américain a passé les derniers mois de sa vie à transmettre cet appel aux collaborateurs et collaboratrices de Jeunesse en Mission (JEM): travaillez pour que chaque peuple de la terre ait accès à la Bible dans sa langue. Ancien responsable de JEM Suisse et fondateur de JC2033, Olivier Fleury évoque comment « ce héros de la foi » a impacté sa vie et l’héritage spirituel qu’il laisse.

Au niveau de la mission mondiale, quel héritage laisse Loren Cunningham?

Ces derniers mois, alors que sa santé déclinait, Loren a souhaité avoir des rencontres Zoom avec chaque région du monde. Il demandait aux équipiers de JEM de travailler intensément pour que chaque langue ait une traduction écrite ou orale de la Bible d’ici à 2033. C’est vraiment le message qu’il voulait laisser: que dans toutes ces régions éloignées des centres urbains, les JEMiens aident à la traduction en plus de 7000 langues. Il était passionné pour cet objectif, car dès le début de son ministère, il a participé à la distribution de la Parole de Dieu et a vu la société être transformée, par exemple à Hawaï.

Il était convaincu qu’un réveil mondial peut venir lorsque la Bible ou une partie est accessible dans la langue vernaculaire de la population. JEM cherche à traduire au moins quarante histoires bibliques dans toutes les langues. C’est un travail qui peut se faire rapidement. Même s’il y a des erreurs, chaque peuple pourra entendre l’Evangile dans sa langue.

Quand avez-vous rencontré Loren Cunningham?

C’était lors des cinquante ans de JEM Suisse romande. Nous avons partagé un repas car je voulais lui parler de JC2033. Loren a pris une pause, m’a regardé avec intensité et enthousiasme et a dit: je veux faire partie de ce projet ! On a rigolé, il m’a donné des conseils et m’a partagé des témoignages. C’était un moment très fort d’approbation de cet illustre héros de la foi, qui non seulement était positif mais encore inspiré par Dieu pour aider à la réalisation du projet.

Vous avez lu plusieurs fois son livre « Est-ce bien toi Seigneur ? » (éd. JEM). Comment a-t-il marqué votre cheminement ?

Après la Bible, c’est un des livres que j’ai lu le plus souvent ! Je me suis beaucoup identifié à Loren, sa foi me pousse en avant. J’apprécie énormément cette foi sans limite, ce zèle, cette audace à aller d’un endroit à l’autre pour être une bénédiction pour les autres et pour développer le projet que Dieu lui avait mis à cœur. Cette vision qu’il a reçue de vagues de jeunes chrétiens arrivant sur tous les continents est puissante. Soixante ans plus tard, elle s’est effectivement réalisée ! 90% des pays du monde ont un centre de JEM. Et une présence JEMienne, bien que non-permanente, existe dans tous les pays sans exception. La façon dont Dieu a accompli cette vision est incroyable, de même que la persévérance de Loren Cunningham. Sa foi avait autant une dimension apostolique, qui voit loin et large, qu’une dimension prophétique, qui voit dans le temps.

  • Encadré 1:

    Après Billy Graham, Frère André et Reinhard Bonnke, c’est une autre figure marquante de la mission qui disparaît. Qui pour reprendre le flambeau?

    On a posé cette question à Billy Graham, alors qu’il avait déjà un fils et un petit-fils au service de Dieu. Sa réponse ? «Je pense que la saison des grands hommes qui font tout est passée. Des milliers et milliers de chrétiens vont accomplir dans l’ombre bien plus de travail que moi ». Comme lui, je pense qu’on aura à l’avenir moins de ces grandes figures. En revanche, une personne comme Billy Wilson, de l’Université chrétienne Oral Roberts et fondateur de «Empowered 21», a eu l’idée de réunir tous ceux qui ont une même vision pour 2033, ce que nous avons fait en décembre 2022. Il aimerait récolter plus d’un milliard de dollars pour l’évangélisation du monde d’ici 2033.
    Nicky Gumble est aussi une de ces figures de l’évangélisation du monde. Tous les jours, sur la terre, des gens viennent à Jésus à travers les parcours Alpha (ndlr : Alphalive en Suisse). Plus de 100'000 personnes l’ont suivi en une année. Et cela va encore se multiplier, avec le lancement du parcours Alpha en chinois. Il existe donc plusieurs initiatives majeures qui se mettent en place, sans compter les missionnaires ou évangélistes qu’on ne connait pas. Je pense notamment à ceux qui oeuvrent dans des régions reculées du Nigéria, l’un des pays où le christianisme est le plus dynamique.

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