La Bible parle presque à toutes les pages du peuple d’Israël, et nous présente Dieu comme le Dieu d’Israël. En tant que chrétiens qui lisons cela, on peut naturellement se poser beaucoup de questions. Quel est notre rapport avec l’Israël de l’Ancien Testament ? Quels sont nos rapports avec ceux qui sont d’origine juive, avec ceux qui pratiquent la religion juive ? Et puis, différents courants chrétiens prônent des approches différentes. Certains ont accusé et condamné les Juifs à cause de leur rôle dans la mort de Jésus. D’autre estiment énormément le peuple Juif, et encourageraient les chrétiens à reprendre à leur compte des pratiques juives. Certains chrétiens se font des soutiens inconditionnels de l’État d’Israël, tandis que d’autres se montrent très critiques de sa politique. C’est pourquoi, clarifier les rapports entre Israël et l’Église est important.
Jean-René Moret nous rappelle que la question du rapport entre Israël et l’Église était déjà très importante pour les premiers chrétiens, même si les questions qu’ils se posaient n’étaient pas nécessairement les mêmes qu’aujourd’hui : Les chrétiens doivent-ils obéir à la Loi ? Puisque Jésus est le Messie d’Israël, pourquoi tant de Juifs n’y ont pas cru ? Y a-t-il des différences entre Juifs et non-Juifs dans l’Église ? Comment les vivre ? En partant de l'image de l'olivier développée en Romain 11, Jean-René Moret expose la pensée de Paul au sujet de la relation entre Eglise et Israël: ni remplacement de l'un par l'autre, ni co-existance parallèle des deux, mais une Eglise formée à la fois des chrétiens et des Juifs qui ont reconnu en Jésus le Messie.
Jean-Jacques Meylan part de plusieurs textes bibliques pour en arriver à la situation actuelle envers Israël: Si on a de la sympathie pour Israël, on est taxé d’anti-palestinien. Si on désapprouve certains aspects de la politique israélienne, on est accusé d’être pro-palestinien, antisioniste, voire d’antisémite. Ce dualisme est mortifère. Il produit une culture d’exclusion. Or, la lecture des Écritures nous oriente vers une autre attitude. La Bible enseigne que dès son origine, Israël est à la fois aimé et réprouvé. Comment se situer vis-à-vis d’Israël en 2019 ? La réponse à cette question est extrêmement difficile tant les paramètres à cet égard sont nombreux. Entre un soutien inconditionnel et son contraire, la Bible nous incite à opter pour une position inspirée par plus de profondeur.
Jean-Jacques Meylan rapporte ensuite la tentative courageuse d'une trentaine de responsables de communautés, d’organisations et d’oeuvres qui ont travaillé à la rédaction d’une résolution commune appelée Déclaration de Larnaca. Celle-ci affirme l’unité des chrétiens en tant que croyants en Jésus. Elle appelle à un engagement mutuel à vivre ouvertement cette unité au milieu du conflit. Elle reconnaît des zones de défi et de désaccord théologique et met en évidence les questions sur lesquelles un approfondissement s’impose. Elle propose des actions pratiques qui expriment l’espoir pour l’avenir et appelle à la prière et au soutien de cette initiative de la part de la famille plus large des croyants.