Dix ans à l’écoute des soignantes et soignants

Centre écoute
21 novembre 2025

Partager cet article

Partager cet article

Publicité

Pavé SME 2025 - 300x200px - Former, c'est valoriser
Le 29 novembre, "les Chrétiens au service de la santé" marquent les dix ans de leurs Centres d'Écoute à disposition des soignant-e-s. En plus de l'écoute, les accompagnantes proposent de la relation d'aide et du debriefing. Un suivi précieux qui permet de traverser une crise, de se relever d'un burn-out et parfois de renouer avec sa vocation. Partages et témoignages.

« Les soignants peuvent aussi être en souffrance, mais qui prend soin d’eux ? » Telle est la question posée sur le site des Centres d’écoute lancés en 2015 par quatre soignantes du Conseil élargi des CASS, Chrétiens au service de la santé. L’objectif de ces centres est de proposer aux soignants un espace où ils peuvent être accueillis avec leur vécu et accompagnés selon leurs besoins.

« Ma plus grande joie, c’est lorsqu’après un suivi en relation d’aide ou un débriefing*, la personne qui voulait quitter le domaine des soins renoue avec son appel! », confie Rachel Walch, fondatrice et directrice des Centres d’écoute. Le 29 novembre, à Cressier (NE), les CASS célébreront cette décennie de fidélité de Dieu au travers de témoignages de reconnaissance et d’un apéritif dînatoire.

En présentiel, visioconférence ou week-end « debriefing »

Formées en relation d’aide, cinq professionnelles du milieu médical interviennent comme « Écoutantes » soit en présentiel, soit par visioconférence ou parfois téléphone.  « Actuellement, nous avons la possibilité de recevoir en consultation à Genève, Gland, La Sagne, et en Riviera-Chablais et Valais central » détaille Rachel Walch. Elle-même effectue le suivi de quatre femmes, deux vivant en Suisse, une en France et la dernière en Guadeloupe ! Lors de « week-end debriefing », à la Maison de prière de St-Loup (Pompaples) ou à La Sagne, trois autres personnes formées viennent renforcer l’équipe. 

La crise, le déclencheur

La plupart du temps, c’est une crise sur le plan professionnel ou privé qui pousse des soignant-e-s à contacter les Écoutantes. « On aimerait bien qu’ils nous appellent plus tôt ! Car souvent, il y a un état d’épuisement global, voire de burn-out avéré», constate Rachel Walch. « Mais la crise n’est généralement que la pointe de l’iceberg. Chez les personnes qui entament un suivi, Dieu agit en profondeur, à ce qui touche aux blessures intérieures, aux fausses croyances, à l’identité ou à la gestion des limites » complète l’infirmière, engagée à 50% pour les CASS et à 30% pour l’Association Valaisanne du Diabète.

Le témoignage de Rebecca

Infirmière en hôpital, Rebecca éprouve en juin 2023 un besoin vital de repos. Deux semaines plus tard, elle est mise en arrêt de travail pour burn-out. Durant cette période, marquée par l’insomnie, les pertes de mémoire, l’épuisement, les pleurs et l’incompréhension, elle expérimente la présence de Dieu et son intervention.

« Au travers des CASS, j’ai été orientée vers le Centre d’Écoute où j’ai pu suivre une relation d’aide par Zoom. Quel cadeau pour moi qui habite le fin fond du canton du Jura! Au travers de ces rencontres, on m’a proposé de faire un premier débriefing, puis un second, où j’ai pu déposer au pied de la Croix de lourds fardeaux et commencer à vivre une vie de lâcher-prise. Quel soulagement ! », se réjouit Rebecca , ajoutant « que le Centre d’Écoute est un outil précieux dans la main de Dieu ».

Besoin de relations saines dans un contexte parfois malsain

Chez les soignants chrétiens qui contactent un Centre d’Écoute, l’un des questionnements le plus fréquemment exprimé est celui-ci : comment vivre de saines relations de travail avec les collègues et la hiérarchie — en accord avec ses propres valeurs chrétiennes — alors que règne souvent la critique, le jugement ou la comparaison sur le lieu de travail ? Toutefois, les Écoutantes peuvent aussi être sollicitées pour accompagner des périodes de transition, comme un changement de travail, une réorientation professionnelle ou le départ à la retraite.

Les Églises peuvent aussi être un soutien

Cela dit, les communautés chrétiennes peuvent être source de réconfort et de soutien pour leurs membres travaillant dans le milieu médical. « D’abord en prenant conscience que ce sont des professionnels en mission, et en reconnaissant la valeur de leur travail », suggère Rachel Walch. Mais également en s’intéressants aux soignant-e-s pour qui ils sont, et pas seulement pour leurs compétences médicales. Il s’agit aussi de les porter dans la prière et d’éviter de trop les solliciter pour le fonctionnement de l’Église locale : « elles/ils ont déjà des horaires irréguliers et souvent, ne peuvent venir au culte qu’un ou deux dimanches par mois. Et comme elles/ils ont déjà de la peine à dire non… ».

Site du Centre d’Écoute des CASS: https://centresdecoute.org/

*Ce cheminement intérieur sur son propre parcours de soignant, effectué en relation avec le Christ, se vit grâce à des temps de partage et denseignement en groupe, des temps de réflexion personnels ainsi qu’un suivi individuel quotidien par une accompagnante formée des Centres d’Ecoute.

Les 5 pistes de Rachel Walch pour préserver sa santé dans un cadre de travail difficile ou dysfonctionnel :

  1. Soigner sa relation avec Dieu, qui est le meilleur « debriefeur » et celui qui donne la paix dans les tempêtes.
  2. Avoir une identité ancrée en Jésus : se savoir aimé inconditionnellement de lui permet de poser des limites saines et d’oser dire non.
  3. Vivre le sabbat. Ce jour de repos (physique, émotionnel, spirituel, de prise de recul) est un cadeau de Dieu, même s’il est vécu un autre jour que le dimanche.
  4. Apprendre à bénir son lieu de travail et ses collègues. En bénissant, on peut changer l’atmosphère d’un service et notre cœur est aussi transformé.
  5. Ne pas rester seul-e, mais s’entourer d’amies et amis avec qui partager et prier. Raison pour laquelle les CASS ont développé des groupes régionaux de soignants et des groupes par profession médicale.