Après le pic de contamination du mois d’avril et les directives très contraignantes qui avaient suivi, nous avions pris goût aux conférences de presse annonçant des allégements des mesures, des levées de contraintes et des bonnes nouvelles épidémiologiques. Force est de constater que le ton est redevenu plus sombre lors de la conférence de presse de mercredi dernier.
La situation épidémiologique se péjore dans le Canton de Vaud
Et pour cause : si l’on ne parle pas de deuxième vague, le Conseil d’Etat souligne que deux indicateurs l’ont conduit à resserrer la vis. Le premier se cache dans les détails de la courbe du nombre de contaminations : si on a pris l’habitude qu’elle grandisse «tranquillement» depuis le mois de juin, la population qui la compose est en train de changer: la proportion des seniors infectés reprend l’ascenseur, alors que les nouvelles contaminations étaient essentiellement constituées de «jeunes» jusqu’ici.
Le second est une conséquence du premier: avec 33 cas, les seniors sont à nouveau la population majoritairement hospitalisée pour cause de Covid-19. Et compte tenu du fait que les hospitalisations non urgentes ont repris, le seuil de saturation du système de santé se situe bien en-dessous de celui qui prévalait durant le semi-confinement.
Les mesures ne sont pas nouvelles mais renforcées
Face à cette dégradation, le Conseil d’Etat a donc renforcé les mesures déjà en vigueur dans les différents secteurs de la société : si les boîtes de nuit sont les plus touchées avec un ordre de fermeture, les Eglises ne sont pas épargnées. Comme le rappelait Nuria Gorrite, présidente du Conseil d’Etat, les fêtes privées et notamment les mariages et les baptêmes, sont des foyers d’infection significatifs dans le canton.
En conséquence, la nouvelle directive prévoit désormais l’obligation du port du masque dans tous les lieux de culte. Les seules exceptions possibles concernent les enfants de moins de 12 ans et «les personnes qui ne peuvent le porter pour des raisons particulières, notamment médicales.»
La nécessité de la distanciation est également réaffirmée : 1.5m ou alors une chaise sur deux dans les lieux où l’on est assis. Là aussi, ce n’est pas une nouveauté, mais jusqu’ici, le port du masque pouvait permettre de resserrer les places, alors que ce n’est désormais plus possible. Le traçage reste indispensable, avec un dispositif d’identification qui doit garantir la fiabilité des données collectées.
Dans les Eglises FREE…
Un récent sondage, auquel un peu moins de la moitié des Eglises FREE ont participé, révèle que le port du masque est de fait déjà obligatoire dans plus de la moitié des lieux de culte de la fédération, tous cantons confondus. Certains ont donc anticipé la donne.
Concernant le nombre de places à disposition, les Eglises offrent en moyenne 56% des places par rapport à la situation avant la pandémie. Cela correspond donc à un siège sur deux en moyenne. Mais certaines communautés, en obligeant le port du masque, étaient revenues à leur configuration d’origine: elles ne manqueront pas de devoir vivre un retour en arrière pour se mettre en conformité avec la nouvelle directive.
Il s'agit donc de poursuivre ce "marathon" pandémique sans fléchir!