50 ans des Flambeaux de l'Evangile : apprendre la collaboration et la responsabilisation

jeudi 31 juillet 2014

Le 19 juillet dernier, les Flambeaux de l'Evangile de Suisse romande ont fêté leur cinquantième anniversaire aux Genevez, dans le Jura. Ce grand moment a donné l'occasion à nombre d'amis de venir entourer les 450 scouts confessionnels et leurs 120 responsables rassemblés pour cette journée... et pour un camp.

Pour rejoindre le campement situé non loin des Genevez (JU), il faut marcher une vingtaine de minutes. Chemin faisant, un jeune en uniforme de responsable m'explique : « Il y a cinq choses très importantes pour nous. La relation à soi : apprendre à devenir autonome. La relation à son corps : être bien dans ses baskets. La relation aux autres : l'amitié, l'unité, la camaraderie. La relation aux choses : l'habileté manuelle. La relation à Dieu : le pardon de nos péchés. »
A la lisière de la forêt se trouve le campement vers lequel une foule converge. Au-delà du portique d'entrée, agrémenté d'un paraboloïde hyperbolique1, se dresse le grand chapiteau de la tente de la Convention de Morges. A gauche, des drapeaux représentent les 14 groupes de la Brigade romande des Flambeaux de l'Evangile. Aux pieds des mats, nous découvrons des poules, des chèvres, des lapins, une yourte typique du peuple Kasaï, un peuple d'Asie centrale... Une mixture improbable et blanchâtre cuit dans un chaudron. Certains disent qu'il s'agit de lait de yack apprêté à la mode Kasaï et nous proposent d'y goûter... Le long du chemin principal, une dizaine de grils remplis de braises accueillent les saucissons de la torrée2 qui seront servis à midi.
C'est ainsi que, le samedi 19 juillet dernier, les Flambeaux de l'Evangile ont rassemblé 450 enfants, 120 jeunes responsables, des anciens, des parents et des amis – quelque 1200 personnes en tout –, afin de fêter le cinquantenaire de leur présence en Suisse romande. Ils ont d'abord vécu une rencontre commémorative sous le grand chapiteau, avec témoignages, louange et interpellation spirituelle. Puis ils se sont partagé, « sur le pouce », les dizaines de saucissons sortis des braises avant de s'engager dans des jeux originaux : baby-foot grandeur nature, foot avec « lunettes-pour-mal-voir », activités autour de toiles de parachutes, prestidigitation...

Une brigade qui vise la croissance
Sous les carrés militaires de la cuisine, plusieurs responsables se réunissent pour coordonner leur travail. Nombre d'entre eux n'ont pas 20 ans et les grands chefs 10 de plus. Un peu à l'écart, Joël Hächler, 35 ans, chef de la Brigade romande, évoque le chemin parcouru par les Flambeaux de l'Evangile. Il explique : « Durant ces dernières années, nous avons consolidé la Brigade. Cela devrait maintenant nous permettre de grandir grâce à la création de nouveaux groupes. Le dernier-né a été créé à la Béroche et un autre est prévu dans la région d'Yverdon-les-Bains. »
En ce qui concerne l'avenir du mouvement, Joël Hächler voit plusieurs chantiers. Le premier est celui du renouvellement des responsables. « Ceux-ci ont toujours plus de difficultés à s'engager à long terme, explique-il. Par le passé, on leur demandait de s'engager pour une période de quatre ans au minimum. Mais ce n'est plus tellement possible actuellement. »
Un autre défi est lié aux exigences croissantes de notre société concernant l'encadrement des enfants. « On se demande s'il ne faudra pas bientôt exiger un casier judiciaire des jeunes qui s'engagent comme responsables », commente le chef de brigade.

Un lieu privilégié de témoignage chrétien
Quant à la place des scouts, chrétiens confessionnels au sein du scoutisme suisse, elle semble assurée. « Les Flambeaux ne sont pas à la traîne, se réjouit Joël Hächler. Par exemple, notre concept de formation interne et de comité de soutien est maintenant encouragé par le mouvement scout de Suisse (MSdS) Comme chrétiens, il est bon que nous soyons visionnaires ! »
De plus, la référence au spirituel se trouve dans le concept pédagogique de base du MSdS. Mais certains groupes scouts ne savent pas toujours comment produire des animations spirituelles. Ils demandent alors de l'aide aux Flambeaux.
« Mon fils s'est converti aux Flambeaux, lors d'une cérémonie de Promesses, commentait un missionnaire venu assister à la journée. Ce n'était pas à l'école du dimanche ou à l'une de mes prédications... »
Claude-Alain Baehler

 

1 Forme géométrique reproduite grâce à des cordes tendues.
2 Saucisson emballé et cuit sous des cendres chaudes.

  • Encadré 1:

    Jean-Pierre Mettraux, la mémoire des Flambeaux
    DSCF0282En compagnie de son épouse Marie-Claude, Jean-Pierre Mettraux règne sur la cuisine du camp, bien aménagée sous un toit de carrés militaires. Depuis tout juste vingt ans, ce Challensois prépare régulièrement à manger pour les Flambeaux.
    Jean-Pierre Mettraux a vécu le démarrage des Flambeaux en Suisse en 1964. Dix ans plus tard, deux groupes situés à Lausanne et à Vevey formaient ensemble la « Brigade flambeaux de l'Evangile » et s'affiliaient à l'Association vaudoise des éclaireurs. « Durant ces premières années, nous avons réussi à prouver que nous étions réellement des scouts et non une école du dimanche dans la forêt », précise l'ancien chef de Brigade.
    De nouveaux groupes ont été créés et, en 1989, ils ont formé ensemble la « Brigade romande des flambeaux de l'Evangile. » En 1996, un poste rémunéré de chef de brigade a été mis en place. Actuellement, la Brigade romande est composée de 14 groupes régionaux qui rassemblent quelque 700 enfants et jeunes de 7 à 17 ans, 200 responsables de plus de 17 ans et 100 personnes dans des comités de soutien.
    Pour Jean-Pierre Mettraux, l'un des principaux changements survenu au cours des années concerne la formation des responsables. Il précise : « Cela nous a donné des bases spirituelles communes et de la cohésion entre les groupes. »
    C.-A. B.

  • Encadré 2:

    Une organisation basée sur la collaboration et la responsabilisation
    La pratique du scoutisme ne convient certainement pas à tous les caractères. Mais les enfants et les jeunes qui s'y trouvent bien bénéficient d'un cadre exceptionnel. Ainsi, le découpage des activités en fonction des âges est organisé de telle manière qu'il n'engendre pas de cloisonnement ou d'étape infranchissable.
    Les Petites-Flammes et les Petits-Flambeaux rassemblent des enfants de 7 à 11 ans ; les Claires-Flammes et les Flambeaux s'adressent aux adolescents de 12 à 15 ans ; les Pionniers et les Cordées (PiCo) rassemblent les jeunes de 15 à 17 ans. Mais, dès l'âge de 13 ans, chacun est invité à participer à des formations qui permettent de prendre toujours plus de responsabilités et d'encadrer les plus jeunes. Cela crée une collaboration entre les âges.
    C'est un peu comme si, dans une Eglise, les membres du groupe de jeunes étaient formés pour prendre en charge le catéchisme ... et que tous se rassemblaient régulièrement lors de cultes et de week-ends organisés par les jeunes adultes.
    Un autre sujet d'étonnement est lié à l'encadrement. La Brigade romande rassemble 700 participants et 200 responsables de plus de 17 ans, soit un responsable pour trois ou quatre participants. Cela signifie que pratiquement tous les jeunes sont appelés à exercer des responsabilités.
    Enfin, chaque groupe local bénéficie de l'aide d'un comité de soutien formé de représentants des Flambeaux, des Eglises locales et des parents. La collaboration entre tous est non seulement encouragée, mais institutionnalisée. De cette manière, chaque partie doit prendre pleinement ses responsabilités en participant aux choix et aux décisions.
    C.-A. B.
    www.flambeaux.ch

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