« C’est l’attitude de cœur qui fait la différence »

Propos recueillis par Sandrine Roulet vendredi 22 mars 2024

Déficit de communication, gestion des différences, non-pardon: les couples chrétiens rencontrent les mêmes défis que les autres. Comment entretenir l’amour sur le long terme? En puisant dans les ressources de Dieu ! Entretien avec Karin et Eric Stauffer, accompagnateurs dans le cadre de « Couple à Cœur » et du Centre Le Large à Yverdon. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

Quelles problématiques rencontrent les couples que vous accompagnez ?

La plus fréquente, c’est une mauvaise communication. Souvent on se rend compte qu’aucun soin n’est apporté pour la favoriser. De plus, le non-pardon vient en général perturber toute tentative de discussion constructive. Les conjoints se sentant vite agressés et se mettent sur la défensive. Gérer le pardon de manière unilatérale leur parait étrange, parce qu’ils attendent que l’autre fasse le premier pas en demandant pardon. Pourtant, la libération qu’apporte un pardon unilatéral bien travaillé ouvre la porte à une communication possible et à un regard nouveau sur le conjoint.

Qu’entendez-vous par «un pardon unilatéral bien travaillé ? »

C’est le fait de se mettre en route, indépendamment de l'autre. Il ne s'agit pas d'un pardon du bout des lèvres, du genre « je-mets-sous-le-tapis » et je garde l'offense bien au chaud pour y revenir à la prochaine occasion. C'est une démarche volontaire, avec et devant Dieu, durant laquelle je dépose consciemment mes griefs et blessures. Je le laisse faire son œuvre de libération et ainsi, je peux sincèrement renouer la relation. 

Une autre problématique rencontrée ?

Les couples « oublient » d’intégrer Dieu dans leurs problématiques de vie à deux. Trop souvent le conseil de Dieu n’est plus recherché, la prière ne se vit plus en couple et les conjoints essaient de se débrouiller seuls. Si chacun se place honnêtement devant Dieu, des choses changent, des responsabilités sont reconnues ou prises et des pistes nouvelles peuvent s’ouvrir.

Les maris sont invités à aimer leur épouse comme le Christ a aimé l'Eglise. Comment cela se traduit en pratique ?

Le Christ a appris en regardant faire le Père (Jn 5.19). Si un mari veut aimer son épouse comme le Christ a aimé l’Eglise, il lui faut commencer par faire de même. En développant son intimité avec Jésus, il apprendra de lui, pourra lui demander un conseil, un regard ou un cœur nouveau. Pas très pratique tout ça, direz-vous… et pourtant ! Ce ne sont pas des « trucs » qui feront la différence, mais une attitude de cœur prêt à se laisser enseigner, transformer et mettre en route dans un apprentissage profond de l’amour inconditionnel.

Paul insiste sur la dimension de respect de l'épouse envers son mari. A quel besoin cela répond-t-il chez lui ?

« Un homme a besoin de beaucoup plus de respect qu’il ne mérite » dit souvent Manfred Engeli. Un homme qui se sent valorisé, admiré et reconnu dans ce qu’il fait par son épouse se sentira en confiance. Une femme qui l’a compris évitera de dévaloriser, critiquer ou mépriser son mari, surtout en public. Dieu est sage, il connait ses créatures. La femme a besoin de se sentir aimée et l’homme d’être respecté. A méditer !

Quelques pistes proposez-vous pour entretenir l’amour ?

Pour qu’une relation se développe et tienne sur la durée, il est important d’en prendre soin. Cela demande temps, énergie, curiosité (oser demander même si on pense que le conjoint devrait deviner), ouverture (oser dire ce qu’on ressent), humilité pour accueillir le ressenti de l’autre sans forcément le comprendre…Dieu, l’inventeur du mariage, veut être notre premier conseiller. Nous pouvons toujours lui demander aide, soutien et ce dont nous avons besoin pour que notre relation de couple soit fortifiée. Et si vous releviez le défi de faire de Dieu votre premier partenaire dans votre couple ?

Publicité

Twitter - Actu évangélique

Journal Vivre

Opinion

Opinion

TheoTV (mercredi 20h)

20 janvier

  • «La terre, mon amie» avec Roger Zürcher (Ciel! Mon info)
  • «Repenser la politique» avec Nicolas Suter (One’Talk)

27 janvier

  • «La méditation contemplative» avec Jane Maire
  • «Vivre en solobataire» avec Sylvette Huguenin (One’Talk)

TheoTV en direct

myfreelife.ch

  • « J’ai été un bébé volé du Sri Lanka »

    Ven 03 novembre 2023

    Il y a quelques années, un trafic d’enfants proposés à l’adoption à des couples suisses secouait l’actualité. Sélina Imhoff, 38 ans, pasteure dans l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin, en a été victime. Elle témoigne avoir appris à accepter et à avancer, avec ses fissures, par la foi. Et se sentir proche du Christ né, comme elle, dans des conditions indignes. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !