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Une participante aux JO de Turin propose du sport aux résidents de Béthel

vendredi 27 janvier 2017

La Maison d’accueil Béthel à Blonay se développe. De plus en plus de personnes sont accueillies dans cette oeuvre sociale de la Fondation Praz-Soleil. En 2016, deux engagements de nouveaux collaborateurs témoignent de cette vitalité. Portrait de Sandrine Ray, coach sportive bien connue dans le milieu évangélique.

« A Béthel, le sport me permet de rencontrer les gens et de les rejoindre. » Sandrine Ray travaille deux après-midi par semaine dans la Maison Béthel à Blonay depuis début juillet. Cette hockeyeuse, qui a fait partie de l’équipe suisse aux Jeux olympiques de Turin en 2006, nous reçoit dans les sous-sols de la Maison d’accueil, gants de boxe aux poings. Face à un punchingball, elle détaille ce qu’elle propose aux résidents de Béthel : « La boxe leur permet de travailler beaucoup de choses : la coordination, la gestion des émotions, la confiance en soi, la maîtrise de soi… Alors bien entendu que je ne vais pas faire de ces gens des boxeurs, mais ce sport permet vraiment de travailler sur soi. »

Un stage qui conduit à un job

En février 2016, Sandrine Ray débute un stage de quelques mois à Béthel dans le cadre de sa formation d’aumônier sportif. Le stage se passe pour le mieux et Katia de la Baume, la directrice, décide de l’engager à 20%. Depuis l’été, Sandrine propose du Nordic Walking, des jeux de coordination et d’équilibre et, suivant les saisons, une série d’activités au nombre desquelles : des balades en raquettes, du badminton ou du speedminton. « Les résidents sont très réceptifs à ces activités sportives, explique-t-elle. A partir du moment où c’est une activité nouvelle et que la personne y trouve du plaisir, elle va en retirer quelque chose de positif. »

En 2009, à la fin de sa carrière de sportive de haut niveau, Sandrine Ray décide de se former pour devenir aumônier sportif. Elle poursuit son activité de gestionnaire de fortune à temps partiel et s’inscrit à l’Institut biblique Emmaüs pour une formation biblique de base sur trois ans, qui conduit à l’obtention du diplôme. Elle poursuit ensuite une formation en mentoring sportif dans le cadre d’une association suisse alémanique qui s’appelle SRS (Des sportifs appellent des sportifs). Actuellement, elle continue à se former sur la question des abus avec l’association Feracpa. L’été dernier, elle connaît un aboutissement dans son parcours d’aumônier. Elle se rend à Rio pour les Jeux paralympiques, afin d’y exercer son ministère d’aumônier sportif.

Le sport favorise de belles rencontres

« Travailler à Béthel, détaille-t-elle, c’est allier tout ce que j’aime. Avec les résidents, j’utilise le sport comme moyen d’aider au développement de la personne. C’est un outil extraordinaire pour rejoindre les personnes au-delà des cultures et des langues, mais aussi au-delà des souffrances psychiques. C’est une manière de favoriser de belles rencontres ! »

  • Encadré 1:

    Une assistante sociale pour créer son poste

    IMG 0599Pour faire face à l’augmentation des problèmes sociaux des résidents de la Maison Béthel, une assistante sociale retraitée a été engagée. Son but : faciliter la suite du parcours des personnes accueillies.

    « On est venu me chercher. J’aurais pu dire non ! » Marie Poulain a 65 ans. 40 d’engagement en tant qu’assistante sociale en Suisse romande, notamment dans des institutions qui s’occupent de personnes dépendantes.

    Elle aurait pu couler une retraite paisible, mais, fin 2015, Katia de la Baume, la directrice de la Maison Béthel, la sollicite. Ces deux femmes se connaissent. Marie Poulain accepte de relever le défi : voir en quoi une assistante sociale amène quelque chose de positif aux personnes en fragilité psychique qui séjournent à Béthel. Cette assistante sociale chevronnée commence son mandat à temps partiel en janvier de l’an dernier.

    « Avec les infirmières, nous avons mis en place une collaboration, explique-t-elle. Je vois tous les résidents au moins une fois lorsqu’ils séjournent à Béthel. Il s’agit d’abord d’évaluer leur situation, puis d’essayer de faire en sorte qu’au moment de leur sortie leurs soucis soient atténués. »

    Béthel gagne en importance

    Certains résidents, Marie Poulain ne les rencontre qu’une fois. Ils ne connaissent pas de problèmes sociaux conséquents. Pour d’autres, les problèmes sociaux sont là. Certains n’ont plus d’appartements, et il faudrait leur trouver un appartement protégé. D’autres ne touchent plus le RI (revenu d’insertion), il s’agit de leur permettre de le toucher à nouveau. D’autres ont rompu leurs relations avec une assistante sociale, il importe de retisser des liens…

    « Béthel a pris une place importante dans le réseau de soins vaudois, relève Marie Poulain. Cette maison est de plus en plus connue des professionnels. Son rôle de passerelle entre l’hôpital et la maison, ou l’hôpital et un appartement protégé, est apprécié. » Par ailleurs, parmi les personnes accueillies à Béthel, de plus en plus connaissent des problèmes de dépendance. Ce qui exige un suivi social plus important.

    « Mon engagement à Béthel me permet de glisser tranquillement dans la retraite, conclut Marie Poulain. Je m’y étais préparée, mais l’idée de participer à la création d’un poste m’a intéressée. Cela permet de mettre encore une fois ma trousse à outils d’assistante sociale au service de plusieurs. » 

     

     

  • Encadré 2:

    Béthel étoffe son personnel pour mieux accompagner ses résidents

    « Depuis trois ans que je travaille dans la Maison Béthel, aucune année n’a été pareille ! » constate Katia de la Baume. Cette infirmière, au bénéfice d’une formation HEC, dresse un bilan très positif de son année 2016. « Nous sommes parvenus à augmenter le taux d’occupation de la maison. Il a atteint 87%, ce qui éloigne de nous les soucis financiers. »

    De plus, au vu de l’évolution du profil des résidents et des difficultés sociales de plus en plus importantes de certains, Katia de la Baume a décidé d’étoffer l’offre de la maison d’accueil, en engageant à temps partiel une assistante sociale et une coach sportive, notamment.

Serge Carrel

Serge Carrel est au bénéfice d’une formation double: théologique et journalistique. Après dix ans de pastorat en France et en Suisse romande, il a travaillé huit ans comme journaliste aux émissions religieuses de la RTS. Aujourd’hui formateur d’adultes et journaliste en lien avec la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE), il essaie de tirer le meilleur parti de ce double ancrage. Que ce soit dans le cadre du FREE COLLEGE, de lafree.ch, de Vivre ou de la fenêtre chrétienne de MaxTV.

Formation reçue

Master en théologie (UNIL, 1986)
Centre romand de formation des journalistes (RP, 1996)

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