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A Pune en Inde, les Eglises libres rappellent l’espérance en Christ dans un monde dysfonctionnel

Marc Gallay vendredi 12 octobre 2018

Fin septembre, Marc Gallay, pasteur de l’Eglise évangélique de Lonay et vice-président de la FREE, était à Pune en Inde pour une conférence de la Fédération internationale des Eglises évangéliques libres, l’un des rassemblements internationaux d’Eglises dont la FREE est membre. Il présente ici quelques reflets de cet événement.

La FREE fait partie d’un réseau international rassemblant les Eglises libres issues du mouvement de réveil qui a traversé le protestantisme au XIXe siècle. Ce réseau rassemble 32 fédérations de 24 pays différents et s’appelle : la Fédération internationale des Eglises évangéliques libres (International Federation of Free Evangelical Churches, IFFEC en anglais). Cette organisation rassemble des fédérations d’Eglises d’Amérique du Sud et du Nord, de l’Europe et de l’Asie. Elle propose tous les 4 ans une conférence. J’ai eu le privilège de représenter la FREE lors du dernier rassemblement de cette fédération internationale du 24 au 28 septembre à Pune au sud de Mumbai en Inde.

image002Du point de vue du débat d’idées, les intervenants des pays scandinaves ont beaucoup apporté aux discussions. L’identité « Eglise libre » a été particulièrement affirmée par les représentants des pays de l'Europe de l'Est. Par ailleurs, trois personnes de la délégation étasunienne se sont vu refuser l’entrée en Inde.

Etre Christ pour le monde

Le thème de la conférence était : « Libres et unis pour libérer notre potentiel ». Nous avons revisité ensemble le fait que ce n’est qu’enracinés en Jésus que nous portons du fruit. Ce fruit est une conséquence de notre relation à Jésus et non le résultat de la productivité de nos efforts. Dans ce contexte, l’objectif de l’Eglise est d'être Christ pour le monde. Nous sommes envoyés dans le monde avec l’intensité de l’appel de Jésus lui-même, qui a été envoyé par le Père dans le monde. Nous ne sommes pas que dans le monde, mais aussi pour le monde. Nous faisons partie de la société et nous voulons l’influencer.

Nos motivations d’évangéliques nous poussent souvent à nous intéresser davantage au ciel et au retour de Jésus, qu’à porter du fruit visible pour nos contemporains. Mais, c’est le fruit que nous portons qui amène un changement dans la société, et pas simplement par le fait que nous sommes différents de nos contemporains et bien trop souvent en rupture avec eux.

Développer des lieux rassembleurs

L’évocation de nos racines dans le Réveil spirituel du XIXe siècle a été l’occasion de nous rappeler que nos ancêtres se sont mis en mouvement autour de 4 axes, alors que le libéralisme théologique faisait des ravages dans le protestantisme : la liberté de confesser notre foi, la liberté d’interpréter la Bible dans un cadre protestant évangélique, la liberté face à l’Etat et la liberté de gérer nos communautés comme nous l’entendions.

Concrètement les Eglises locales, membres de cette fédération, ont été invitées à être des lieux rassembleurs dans lesquels chacun se sent accueilli et accepté. Voilà une des manières d’être Bonne Nouvelle pour la société. Libérés du mur qui nous sépare de Dieu mais aussi les uns des autres (Ephésiens 2.14, 16), nous pouvons être des vecteurs de réconciliation dans la société.

Libérer les talents des jeunes

Ce rassemblement de Pune s’est aussi intéressé à la jeunesse. Certains ont souligné qu’elle avait très peu de mémoire de l'histoire de l'Eglise. La plupart du temps, les jeunes sont sans racines, car ils ont grandi dans la culture « post-chrétienne ». Ils n’ont pas la mémoire de la raison pour laquelle Dieu a établi l'Eglise. Une des clés pour maintenir le contact avec les générations qui montent, c’est de faire confiance à la nouvelle génération. De lui donner un espace de liberté pour vivre le culte et l'Eglise selon sa sous-culture.

Trop souvent, les jeunes quittent les Eglises, parce qu'elles ne sont pas en adéquation avec les questions qu'ils se posent. Les sujets discutés en Eglise ne font pas partie de leurs passions. Ils ont d'autres sujets qui les intéressent. Ils cherchent d'autres lieux ou d’autres Églises qui répondent à ce qui les habite. Nous ne devons pas juste encourager la jeunesse par les différents ministères-jeunesse, mais libérer les jeunes dans l'ensemble des activités de l'Eglise en libérant leurs nombreux talents.

Jésus règne

La conférence s’est terminée par le rappel du règne et de la victoire de Christ au travers de ce texte de l’Apocalypse : « Et ils chantaient un cantique nouveau en disant : ‘Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu as été offert en sacrifice et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d'eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre » (Ap 5.9-10). Ce passage souligne que Jésus est au contrôle de ce qui se passe sur terre. Il est vrai que la guerre spirituelle est violente, mais l’Eglise du Ier siècle a été fortifiée par cette conviction de la victoire du Christ : il est au centre de l'histoire et il a le dernier mot. Ce monde, même s’il est dysfonctionnel, appartient à Dieu, et celui-ci nous y envoie. Etablis dans notre identité de fils et de filles de Dieu, nous pouvons faire de ce monde notre maison et y représenter le caractère du Père.

Marc Gallay
Pasteur dans l’Eglise évangélique de Lonay et vice-président de la FREE
 
Le site de la Fédération internationale des Eglises évangéliques libre (IFFEC).