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Suzanne Vaccaro, présidente de la Croix-Bleue vaudoise : « L’alcoolisme concerne les Eglises »

jeudi 16 mars 2017

Suzanne Vaccaro, la présidente de la section vaudoise de la Croix-Bleue, est convaincue que les Eglises évangéliques sont touchées par les problèmes de dépendance à l’alcool. Elle désire sensibiliser les pasteurs et responsables d’Eglises à ce sujet.

« J’ai toujours eu envie de me mettre au service des autres, explique Suzanne Vaccaro, présidente de la section vaudoise de la Croix-Bleue romande et membre de l’Eglise évangélique La Perrausa (FREE), à Saint-Martin (FR). Lorsque mes enfants ont quitté la maison, j’ai cherché comment m’engager. »

A 55 ans, Suzanne Vaccaro est responsable du jardin d’enfants « La p’tite école », à Blonay. Cette éducatrice de la petite enfance est mariée, maman de deux enfants adultes et deux fois grand-maman. Une raison de son engagement à la Croix-Bleue vient d’une expérience troublante.

« A une époque, je voyais régulièrement un jeune homme passer devant chez moi avec sa petite fille et son chien, se souvient Suzanne Vaccaro. Puis, je l’ai vu aller de moins en moins bien et j’ai découvert qu’il avait un problème d’alcool. J’ai été troublée de ne rien avoir vu venir, de ne rien avoir soupçonné. » La présidente de la Croix-Bleue vaudoise a également découvert comment des problèmes d’alcool touchaient les Eglises évangéliques.

Des jeunes très seuls face à l’alcool

« J’ai remarqué que les jeunes – y compris ceux de nos Eglises – sont confrontés à l’alcool, mais très seuls, fait remarquer Suzanne Vaccaro. C’est pour cela que, le 19 mai 2017, j’invite les pasteurs et responsables d’Eglises à une matinée d’information, de sensibilisation et de formation. » Le but est de leur donner des outils pour détecter des problèmes d’alcool et pour accompagner des personnes en prise avec l’alcoolisme.

Quoique fondée par un pasteur et structurée autour de valeurs chrétiennes, la Croix-Bleue ne fait aucun prosélytisme. Elle accompagne les personnes qui font appel à son aide dans le strict respect de leurs convictions religieuses. Cependant, Suzanne Vaccaro constate que les victimes de l’alcool qui ont des convictions chrétiennes vivent leur thérapie de manière plus apaisée. « Mais, jusqu’à présent, je n’ai pas encore vu de guérisons instantanées », reconnaît la présidente de la Croix-Bleue vaudoise.

Site internet de la Croix-bleue
Promotion de la santé auprès des 14-25 ans : www.raidblue.ch
Site de conseil en ligne : www.alcorisk.ch

  • Encadré 1:

    Formation pour pasteurs et responsables d’Eglises

    Le vendredi 19 mai 2017, de 9h à midi, la Croix-Bleue convie les pasteurs et responsables d’Eglises à une matinée d’information à propos des dépendances et de la manière de les prendre en charge.

    Au programme : petit-déjeuner offert, présentation du manuel « Alcool et violence domestique », présentation de la Croix-Bleue et de ses valeurs, table ronde, stand d’information.

    Lieu : Eglise évangélique La Perrausa (FREE), route de la Perrausa 4, 1609 St-Martin (FR), site web

  • Encadré 2:

    Croix-Bleue : 140 ans et plus utile que jamais

    « Je connaissais mal la Croix-Bleue actuelle, reconnaît Jérôme Livet, son nouveau secrétaire général depuis quelques mois. J'ai été surpris de constater la différence entre la réputation vaguement poussiéreuse de cette organisation et la réalité. »

    A tout juste 140 ans cette année, la vénérable institution ne se résume pas à des fanfares et des vœux d'abstinence. Elle a acquis une véritable expertise en matière de dépendances et d'alcoolisme. Elle manifeste son professionnalisme dans les domaines de l'information, de la prévention et des thérapies.

    « Lorsque, en 1877, le pasteur Louis-Lucien Rochat qui exerçait son ministère à Cossonay a fondé l'organisation qui allait s'appeler Croix-Bleue, il voyait nombre de ses paroissiens perdre leur travail, voire décéder de leur alcoolisme, explique Jérôme Livet. Ils laissaient des familles complètement démunies, car il n'existait pas d'aides sociales à cette époque. »

    Actuellement, l’alcoolisme continue de faire des ravages. Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), il coûte 4,2 milliards de francs par an en Suisse. Environ 5 % de la population est alcoolo dépendante, et une personne sur quatre présente un comportement à risque – elle boit trop, elle boit pour s'encourager, elle se console de la perte d’un emploi, elle calme sa solitude, elle vit difficilement le passage à la retraite, etc. De nombreux jeunes prennent régulièrement des « cuites » sévères – parfois jusqu’au coma éthylique – avec des alcools forts et très bon marché.

    La Croix-bleue s’engage dans la prévention, le conseil et l’accompagnement de personnes alcooliques, ainsi que de leurs proches. Elle œuvre en particulier auprès des familles, dans le monde du travail et parmi les jeunes. Rien qu’en Suisse romande, son action représente quelque 22´000 heures de bénévolat par année.