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La Fédération des Eglises protestantes de Suisse se penche sur les corridors humanitaires

vendredi 07 juillet 2017

Le nombre de morts en Méditerranée continue de flamber et l’Italie croule toujours sous l’afflux de migrants. Face à cela, les membres de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) se sont réunis mercredi 5 juillet à Berne pour parler de la façon dont ils pourraient agir.

La rencontre intitulée « Passages sûrs vers l’Europe » était destinée aux responsables de la migration et aux intéressés dans les Eglises membres de la FEPS. Elle a eu pour but de réfléchir au moyen d’éviter les drames à répétition en Méditerranée et à la façon de mieux et davantage se profiler dans l’intégration des migrants, a indiqué Simon Roethlisberger, chargé des questions de migration à la faîtière protestante. Les corridors humanitaires sur le modèle de ce qu’ont mis en place conjointement la Fédération des Eglises protestantes d’Italie et l’association catholique Sant’Egido ont notamment été discutés.

Accueil des plus vulnérables

Car la Suisse pourrait y participer. Deux groupes de travail qui émanent de la société civile ont d’ailleurs d’ores et déjà avancé des projets en ce sens, l’un à Zurich et l’autre à Lausanne. L’idée est de pouvoir acheminer des personnes malades, des femmes et des enfants par avion depuis des pays comme le Liban directement en Suisse. A noter que le Conseil fédéral avait accepté le 9 décembre 2016 d’accueillir 2000 migrants particulièrement vulnérables d’ici 2019. A fin mai, on en était à 108 seulement. Un chiffre jugé scandaleusement bas par Denise Graf, coordinatrice asile à la section suisse d’Amnesty International, au vu des difficultés extrêmes des migrants.

Frontières « bétonnées »

Cette femme très active en faveur des migrants a salué le fait que la FEPS aujourd’hui se retrousse les manches, car les Eglises ont vraiment une carte à jouer dans ce dossier. En Italie et en France, ce sont elles qui ont créé ces corridors humanitaires. En Suisse, ce sont aussi les Eglises qui doivent s’engager maintenant dans cette solution qui empêche, rappelons-le, le trafic des passeurs et les embarcations de fortune en mer. Un premier groupe de Syriens et d’Irakiens est d’ailleurs arrivé mercredi soir à Paris en provenance de Beyrouth. Une opération menée conjointement par les autorités françaises et des Eglises et associations catholiques et protestantes, dont la Fédération protestante de France. De nouveaux corridors initiés par les Eglises, en l’occurrence par la Conférence épiscopale italienne, vont en outre être opérationnels en septembre depuis l’Ethiopie jusqu’en Italie. Une solution qui semble optimale, d’autant plus que plusieurs pays « bétonnent », selon Denise Graf, leurs frontières, comme actuellement la Suisse sa frontière sud.

Plus de 2000 migrants morts déjà cette année en mer

Selon le dernier bilan diffusé mardi 4 juillet par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 100'000 migrants sont arrivés cette année sur les côtes du sud de l’Europe, dont plus de 85'000 en Italie. Quelque 2'250 migrants sont morts ou ont disparu en mer.

Gabrielle Desarzens

Une chronique de RTS-religion diffusée sur RTS La première et à écouter ici.

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