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StopPauvreté permet aux acteurs de l’accueil des réfugiés de se rencontrer et de réseauter

vendredi 24 juin 2016

La crise humanitaire autour des réfugiés mobilise associations diverses, Eglises et particuliers. Samedi dernier, StopPauvreté a rassemblé ces différents acteurs pour une demi-journée d’information et d’échange. Echos d’une manifestation et de deux projets qui ont retenu notre attention.

Environ 80 personnes ont fait le déplacement d’Yverdon-les-Bains samedi 18 juin pour participer à la Rencontre des acteurs chrétiens pour l’accueil des réfugiés, organisée par StopPauvreté. Une vingtaine d’associations, d’œuvres d’entraide et d’Eglises locales ont présenté leurs engagements en faveur des migrants. 

L’EPER, l’Etat du Valais et l’Agora

Claude Ruey, ancien conseiller national et président de l’Entraide protestante suisse (EPER), a présenté les activités multiformes de cette « major » des œuvres d’entraide helvétiques : la mise en place de jardins familiaux pour les migrants, le mentorat pour découvrir la société suisse ou pour accéder à l’emploi, et la campagne de communication du ruban vert qui annonce la couleur d’une Suisse plus humaine. Christine Bourdin de l’Office de l’asile de l’Etat du Valais a présenté son travail de coaching des 10 groupes de quelque 300 bénévoles qui essaient de créer du lien avec les migrants sur l’ensemble de son canton. « Cet engagement de bénévoles, a-t-elle relevé, correspond à 12 emplois salariés à plein temps sur le terrain ! » Par l’entremise d’Anne-Madeleine Reinmann, l’Agora à Genève a présenté son travail de suivi et d’aumônerie auprès des requérants dans le Foyer des Tattes et à l’aéroport notamment.

Les Amies d’Aïcha, Cabes et d’autres

De plus petites associations ont aussi pris la parole : les Amies d’Aïcha et Cabes notamment, qui souhaitent témoigner de l’espérance chrétienne auprès des migrants. Des Eglises comme le Gospel Center de Delémont ou l’Eglise évangélique de la Béroche (FREE) ont fait part de leur implication à l’endroit des migrants, par le prêt de locaux pour un service funèbre notamment, ou par l’organisation de fêtes de Noël pour des migrants installés dans un centre proche.

La conférence nationale en novembre autour des réfugiés

StopPauvreté, au travers de son coordinateur romand, Emmanuel Ziehli, a exprimé sa satisfaction devant l’intérêt des participants pour cette rencontre. « Je me suis également réjoui de la diversité des provenances confessionnelles, a-t-il ajouté. Des évangéliques, des réformés, des catholiques et même des musulmans ont pris la peine de se déplacer pour échanger autour des expériences faites. Manifestement, ensemble nous sommes plus forts pour aborder une des grandes questions humanitaires du moment ! » Le nouveau responsable de la coordination de la campagne StopPauvreté en Suisse romande a ajouté qu’il y aurait très certainement à nouveau une telle rencontre l’an prochain. 

Emmanuel Ziehli a aussi rappelé que StopPauvreté organisait sur ce même thème une conférence nationale à Berne le 19 novembre. Intitulée « Perspectives de sortie de crise », cette conférence rassemblera des personnes impliquées dans des projets concrets, des réfugiés et des migrants, ainsi que des spécialistes qui lanceront des débats stimulants. 

A cette occasion, StopPauvreté publiera un livre avec une quinzaine de parcours de vie de migrants. Une campagne de communication sera aussi lancée dès la rentrée scolaire pour sensibiliser au parcours des réfugiés, via des clips diffusés sur les réseaux sociaux.

 

Voir le premier clip de StopPauvreté à propos des réfugiés.

 

  • Encadré 1:

    Wycliffe propose une méthode originale d’apprentissage du français

    Lors de la Rencontre des acteurs chrétiens pour l’accueil des réfugiés, l’association Wycliffe à Bienne a proposé aux participants de développer leurs compétences dans l’enseignement du français comme langue étrangère. Françoise Carénas, chargée de ce projet dans cette œuvre évangélique, spécialisée dans la traduction de la Bible et l’alphabétisation, a souligné que son association souhaitait mettre à disposition du public une méthode originale : Apprendre par intégration progressive (AIP). Cette approche « mène de front la découverte de la langue avec l’interaction et les contacts pour que l’apprenant découvre ce nouveau monde et s’y intègre plus naturellement… Celui qui apprend une langue découvre un nouveau monde tel que les gens autour de lui le voient. Apprendre la langue va de pair avec apprendre la façon de vivre. »

    Une matinée de sensibilisation à cette méthode a déjà été proposée à Bulle mi-mai. Une quinzaine de personnes de divers horizons y ont participé. Hélène Sutter de l’Eglise Espace Rencontre à Bourguillon (FREE) y était. Elle est emballée : « L’autre jour, raconte-t-elle, j’ai mangé avec une famille afghane et le père de famille m’a fait part de son découragement devant ses difficultés à apprendre le français. J’ai pu reprendre certains éléments de cette méthode. Il a été encouragé. Il a pu écouter et comprendre avec des choses qui font sens dans son quotidien. »

    Pour ceux qui souhaiteraient approfondir leurs compétences dans ce domaine, Wycliffe dispense chaque année Prestolinga, une formation de 10 jours qui permet d’apprendre plus facilement et plus rapidement une langue. Cette année, cette formation aura lieu du 5 au 16 septembre à l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs à Saint-Légier (VD).

    Découvrir la méthode Apprendre par intégration progressive (AIP).

    Le prochain cours de Prestolinga.

  • Encadré 2:

    Jeunesse en mission propose à des groupes d’aider les réfugiés sur place

    La demi-journée mise en place par StopPauvreté a permis à Peter Randewijk de présenter ce que Jeunesse en mission propose à des groupes de 3 à 11 personnes, particulièrement concernés par la route qu’empruntent les réfugiés. Ce Hollandais d’origine, actif dans la base de Jeunesse en mission du Chalet-à-Gobet, a précisé que son organisation pouvait faciliter l’engagement de groupes de jeunes ou de groupes d’Eglise en Grèce ou en Sicile. Leur tâche consisterait notamment à approvisionner en nourriture les réfugiés installés dans des camps et à tisser des relations avec eux.

    Ces groupes devraient s’engager à rester sur place au minimum deux semaines. Un séjour de un à deux mois paraît plus adéquat pour un investissement qui laisse une trace.

    Peter Randewijk a aussi mentionné que des groupes étaient les bienvenus au Caire pour prendre soin de réfugiés soudanais. « Nous avons une maison sur place et les membres d’un groupe peuvent y dispenser des cours de couture et d’informatique, ou de toute autre compétence spécifique », a-t-il précisé.

    Plus d’infos sur ces possibilités d’engagement avec Jeunesse en mission.

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